Besançon. Il n’en est toujours pas revenu ce photographe indépendant bisontin. Et le flot de paroles qui sort de sa bouche au moment de raconter sa mésaventure est à l’aune de la frayeur qu’il a ressentie hier, peu avant 13 h.
Dans l’attente du passage du tram, à quelques encablures de la station République, il patiente en visionnant sur la matrice de son appareil photo numérique, les images qu’il vient de réaliser lors du Jungle Run (sorte de course d’obstacles urbaine, ndlr) : « je ne faisais pas vraiment attention à ce qui se passait autour de moi… » Seulement une présence finit par l’interpeller. Celle d’un homme, de l’autre côté de la chaussée, qui ne le quitte pas du regard. « Sur l’instant, je me demandais bien ce qu’il me voulait… » C’est après qu’il comprendra que l’homme devait penser être pris en photo. Coup-de-poing à la tempe
Puis tout s’enchaîne. Vite. « J’ai senti sa présence devant moi, je n’ai eu le temps que de me pencher de côté en protégeant instinctivement mon matériel photo… » Le coup-de-poing qui lui était destiné le touche, mais à la tempe. Sonné, il se redresse et crie fort. Son agresseur décampe, s’engouffre sur le pont de la République, avant d’aller se cacher dans des buissons, le long de la digue menant à l’embarcadère du bateau-mouche Le Vauban. « Je ne l’ai jamais quitté des yeux tout en appelant la police. On m’a dit de ne rien faire, de ne pas bouger, qu’une patrouille était en route. »
.Il agresse sa victime et je jette dans le Doubs.À leur arrivée, les policiers se mettaient sur les traces de l’agresseur. Mais à leur approche, celui-ci, surprenant tout le monde, se jetait dans le Doubs, côté canal. Un geste inutile puisqu’il était repêché quelques minutes plus tard, non sans avoir barboté de longues minutes…
Bien connu des forces de l’ordre comme dérangé psychologiquement, l’homme était interpellé et emmené au commissariat pour y être auditionné. Sa victime, également qui ne manquait pas de s’interroger : « les policiers ont fait leur boulot, et ont été plutôt patients avec lui. Mais ils m’ont dit qu’ils allaient le remettre en liberté. Savoir que ce type est dans la rue alors qu’il devrait être pris en charge ne me rassure vraiment pas ! »